Face au dérèglement climatique et à la violence des hommes, Inti, une jeune femme australo-canadienne, travaille dans la réhabilitation du loup. Sa nouvelle mission l’envoie avec sa sœur jumelle et son équipe dans les Highlands. L’hostilité du monde rural la bouscule, mais elle est déterminée à poursuivre coûte que coûte son travail.

Ce roman est magistralement construit, entre les mystères du passé d’Inti et les secrets du présent. Tout se dévoile peu à peu. L’empathie et la détermination d’Inti en font un personnage auquel je me suis énormément attachée.

« – Pourquoi les loups ? demande Duncan. Pourquoi ce choix de vie ?

– Quand on parle de préservation, de sauver cette planète, il faut commencer par les prédateurs. Parce que tant qu’on ne les aura pas sauvés eux, on n’aura aucune chance de sauver le reste. »

Le loup, cet animal fascinant qui effraie les humains depuis la nuit des temps, nous amène à nous interroger. Qu’est-ce que la cruauté, qu’est-ce que la violence, qu’est-ce que l’entraide et la solidarité ? L’humain dépasse-t-il vraiment l’animal, comme il s’en persuade ? A-t-il sacrifié ses instincts primitifs sur l’autel de la modernité, ou peut-il revenir à la nature et à la simplicité de la vie ? Qui est le plus dangereux ? Le prédateur qu’est le loup, ou l’espèce humaine elle-même, pétrie de sa propre importance ?

« Il existe des langues dépourvues de mots et la violence en est une. »

Je quitte Inti, ses loups et cette région reculée des Highlands avec regret, et referme les pages d’un roman aussi beau que nécessaire. Une recommandation de Françoise que je recommanderai moi-même !

« C’est tellement plus simple que ce que croient la plupart des gens, vous savez. Mais à l’heure actuelle, le changement fait peur à certains, admet la vieille dame après une courte pause. À partir du moment où vous décidez avec votre cœur de régénérer un coin de nature, eh bien c’est votre être tout entier que vous allez régénérer. »