La grossesse. L’accouchement. Le post-partum. Le sexe féminin. Des gros mots, des mots fourre-tout, auxquels Virginie Noar rend toute leur violente poésie. Dans ce roman intime, la narratrice questionne la maternité en livrant son parcours. Elle réapprivoise son corps. Réapprend à l’aimer. Devient mère. Redevient femme. Et s’émerveille malgré les difficultés. Chaque corps a son rythme. Le cocon a besoin de temps pour s’épanouir avant d’être pleinement capable d’affronter le monde. Ce monde si pressé et furieux de vivre.
« C’est un peu comme si quelque chose s’enlaçait dans mon ventre, peut-être l’adieu des nourrissons à la mère quand, enfin, ils sont prêts à la vie. C’est peut-être une ultime embrassade avant le corps d’après. »
C’est un texte d’une sincérité qui désarçonne parfois. On lit le corps altéré, sexué, asexué, dénaturé. On s’émeut devant les corps en partage. On est bousculés par les émotions qui déferlent en cascade. Cette mise à nu du corps nous permet de projeter le nôtre. De comprendre qu’il faut accepter nos fragilités, repousser les injonctions, prendre ce qu’il y a à prendre et surtout, s’écouter. Le corps a des choses à nous dire. Il sait se réparer et nous réparer.
« Donner la vie, c’est rendre la mort possible en même temps. C’est terrifiant et merveilleux. »
Merci, Virginie, d’avoir mis des mots si justes sur l’expérience unique de l’enfantement.

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