Ce roman infuse en nous un bonheur simple, issu de joies contagieuses đŸ’Œâ˜•

Je n’avais pas lu les prĂ©cĂ©dents ouvrages de l’autrice – Le restaurant de l’amour retrouvĂ© et La papĂšterie Tsubaki – mais cette lecture de Lettres d’amour de Kamakura (dans le mĂȘme univers) m’a fait un bien fou. Devenue mĂšre de famille, Hatoko nous raconte son quotidien, et notamment sa reprise du travail. AprĂšs plusieurs annĂ©es consacrĂ©es Ă  ses trois enfants, elle reprend sa plume d’écrivaine publique et, depuis la papĂšterie Tsubaki dont elle a hĂ©ritĂ© de l’AĂźnĂ©e, sa grand-mĂšre, elle aide ses clients Ă  dĂ©samorcer des conflits ou Ă  communiquer avec un proche grĂące Ă  ses lettres.

« L’AĂźnĂ©e m’a dit ceci autrefois :

Être Ă©crivain public, c’est comme tenir une pĂątisserie. Imagine que tu veux offrir une boĂźte de gĂąteaux Ă  quelqu’un. Ceux qui savent cuisiner apportent des gĂąteaux qu’ils ont confectionnĂ©s eux-mĂȘmes. Les autres achĂštent des gĂąteaux qu’ils trouvent dĂ©licieux.

Il en va de mĂȘme avec les lettres. Certaines personnes sont capables de traduire leurs sentiments en mots, d’autres non. C’est pour ces personnes-lĂ  que les Ă©crivains publics existent. »

Hatoko nous dĂ©crit ses doutes et ses peurs : comment ĂȘtre une bonne mĂšre et s’assurer que ses enfants soient heureux ; comment ĂȘtre Ă  la hauteur de ses missions aprĂšs tant d’annĂ©es sans Ă©crire ; comment trouver son Ă©quilibre Ă  soi, une harmonie entre sa vie personnelle, sa vie professionnelle, son statut de mĂšre et sa fĂ©minité ; comment faire face au temps qui passe, au corps qui se fragilise, Ă  la maladie, la mort et les tracas. Avec Hatoko, mais aussi au travers de ses rencontres et des lettres qu’elle Ă©crit, nous questionnons avec douceur le sens de l’existence.

« Tandis que je mangeais les Ă©pais rouleaux de sushi cuisinĂ©s avec amour sous la douce pluie de pĂ©tales de fleurs de cerisiers, une telle fĂ©licitĂ© m’emplissait que cela ne m’aurait pas dĂ©rangĂ©e de mourir dans l’instant. »

Ce roman infuse en nous un bonheur simple, issu de joies contagieuses. DĂ©guster des beignets en sirotant un thĂ© chaud. Regarder le scintillement du soleil sur la mer. Sentir l’odeur des arbres en pleine floraison. Écouter les Ă©clats de rire des enfants mais aussi ceux des adultes. Se sentir utile Ă  autrui.

« PlutĂŽt que de rechercher ce qu’on a perdu, mieux vaut prendre soin de ce qui nous reste. »

C’est donc un roman solaire, qui fait vraiment du bien. L’objet livre est chouette : les lettres ont Ă©tĂ© retranscrites en japonais et dispatchĂ©es entre les pages. J’adore le fait que Hatoko soit si minutieuse : elle nous prĂ©cise pour chaque lettre Ă©crite quel stylo, quelle encre, quel papier, quelle calligraphie elle utilise, et pour quelles raisons. Chaque dĂ©tail a un sens, et donne ainsi du sens Ă  l’ensemble


« Ce monde est peut-ĂȘtre comme un parc d’attractions.

Qu’il s’agisse de goĂ»ter la peur sur les montagnes russes ou de trouver l’amour sur un carrousel, tous autant que nous sommes, ne venons-nous pas au parc pour jouir de la vie ?

Il paraĂźt que le Bouddha a dit que les humains sont nĂ©s pour souffrir et que la vie n’est qu’une sĂ©rie d’Ă©preuves.

Il y a certainement une part de vérité là-dedans, mais moi, je crois que les humains sont venus au monde pour rire.

Ce qui fait le sel de la vie, c’est de s’amuser Ă  fond dans ce parc d’attractions qu’est le monde. Il s’agit avant tout de profiter de l’expĂ©rience elle-mĂȘme, mĂȘme si elle est effrayante ou douloureuse.

Mais, tĂŽt ou tard, tout le monde doit quitter le parc. C’est peut-ĂȘtre la seule rĂšgle ici-bas. »

Une rĂ©ponse Ă  « Ce roman infuse en nous un bonheur simple, issu de joies contagieuses đŸ’Œâ˜• »

  1. Une lecture qui semble trĂšs doudou.

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