Un texte court, poétique et politique à la fois 🇩🇿 🖋️

Dans ce court roman, nous suivons Yassine le poète, Jean son ami d’enfance, et Ahlem sa professeure de littérature. L’Algérie sera bientôt indépendante, libérée du colonisateur, et chacun imagine l’avenir qui lui sera réservé. Yassine veut que son art serve son pays. Poussé par Ahlem, il ose et prend la parole publiquement. Jean craint de devoir quitter cette terre qu’il a toujours connue : il sent qu’il ne sera plus le bienvenu. Dans l’effervescence du nouveau à venir, Yassine ne repère pas tout de suite le désarroi de son ami. Tous les trois seront rattrapés par l’arbitraire de la guerre, par la violence, l’intolérance et l’incompréhension.

« Une page se tourne, un crépuscule pour une nouvelle aube, à l’endroit des promesses, des rêves, se forge aussi l’écorce de la désillusion et c’est la jeunesse, toujours, qui en porte la croix. »

Il y a une poésie et une puissance qui se mélangent dans ce texte. C’est impressionnant, car en très peu de pages, Sarah réussit à nous embarquer et à nous émouvoir. On s’attache aux trois personnages, on sent poindre la tragédie, on plonge dans cette période trouble que fut l’année 1962. Les livres jouent évidemment un rôle : ils sont une métaphore de l’espérance, un trait d’union entre le passé, le présent et le futur, un lien entre les peuples. Si on les abîme, pire, si on les détruit, on condamne la société aux fléaux…

« Yassine sait ce qu’il désire avec ardeur : l’acte de création. Il veut produire, fédérer, réenchanter la culture des désorientés. Ce n’est pas la guerre qui le fait frémir, mais la page blanche qui s’étend devant eux après cette rupture. Le champ de tous les possibles. »

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