Un peu perdu dans sa vie, David quitte pour un temps les Etats-Unis pour vivre à Paris et expérimenter la vie en Europe. Alors que sa petite-amie Hella est partie pour un roadtrip en Espagne et lui envoie quelques lettres, il sort dans les bars et profite de la nuit parisienne. Il rencontre Giovanni, un serveur d’origine italienne à la beauté magnétique. Leur attirance réciproque est immédiate. David, n’ayant plus un sou, son père refusant de lui envoyer de l’argent, s’installe dans la chambre minuscule de Giovanni…
Ce roman, le deuxième de l’auteur, met en lumière le tabou de l’homosexualité à l’époque, mais derrière l’idylle dramatique qui se noue entre les deux hommes, sa portée est bien plus universelle. James Baldwin questionne le couple et l’amour. Connaît-on jamais véritablement son ou sa partenaire ? A quel point la société façonne-t-elle notre modèle du couple et à quel prix pouvons-nous nous affranchir de l’hétéronormativité ? Que risque-t-on, à ouvrir la porte de notre intimité, de notre chambre, à nous donner entièrement à l’autre (et j’entends par là plus que physiquement bien sûr) ?
Nous lisons l’histoire à travers les yeux de David. Nous le voyons lutter contre ses émotions, les éteindre, puis les subir. Nous voyons Giovanni et Hella souffrir à cause de lui. Mais nous pouvons le comprendre. Car nous connaissons tous ces deux peurs antinomiques : celle de la solitude et celle de l’engagement. Derrière la quête d’orientation sexuelle, Baldwin questionne la quête de sens et d’identité. Comment être soir au sein d’un couple, d’un duo, d’une paire ?
« And these nights were being acted out under a foreign sky, with no-one to watch, no penalties attached–it was this last fact which was our undoing, for nothing is more unbearable, once one has it, than freedom. I suppose this was why I asked her to marry me: to give myself something to be moored to. Perhaps this was why, in Spain, she decided that she wanted to marry me.
But people can’t, unhappily, invent their mooring posts, their lovers and their friends, anymore than they can invent their parents. Life gives these and also takes them away and the great difficulty is to say Yes to life. »

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