Douceur de la littérature japonaise.

Nana est un chat errant et survit comme un chef dans les rues tokyoïtes. Son spot favori est le capot chaud d’un monospace dont le propriétaire, Satoru, lui distribue quotidiennement des croquettes. Lorsque Nana se fait renverser par une voiture, Satoru le recueille, le soigne, pour finalement l’adopter.

« Ah, sentir le poids d’un chat la nuit sur son corps, quel bonheur ! »

Mais après cinq années heureuses de vie commune, Satoru ne peut plus garder Nana. Il emmène son fidèle compagnon et, à bord du fameux monospace, ils traversent ensemble le Japon à la rencontre des amis chers de Satoru susceptibles d’adopter Nana.

À chaque voyage, nous découvrons au côté de Nana le passé de Satoru. Hiro Arikawa décrit les paysages, la campagne japonaise, la mer, le Mont Fuji, les fleurs et la neige avec une plume délicate et colorée. Elle alterne les points de vue tout au long de la narration, passant du malicieux Nana (dont les pensées et les remarques nous arrachent systématiquement un sourire) à Satoru et ses amis nous décrivant leurs souvenirs communs.

Ce roman est doux et émouvant. Une ode à l’amour entre un chat et son compagnon bipède. Une ode à l’amitié et à la vie.

« –  Nana ? Nanaaa ? Où es-tu ?

Il crie de toutes ses forces, le plus loin possible.

Je ne pouvais pas rester sans rien faire, alors moi aussi j’ai crié.

Mais je suis là, quoi !

De plus haut encore que les épis de miscanthus, Satoru s’est penché sur moi, à contre-jour. Dès que nos regards se sont croisés, ses yeux ont retrouvé le sourire. La lumière faisait briller les larmes qui coulaient sur ses joues.

Sans plus rien dire, Satoru s’est baissé, s’est mis à genoux par terre, et m’a serré dans ses bras.

Aïeuh… pas si fort, quoi ! Tu veux me faire sortir les boyaux par la tête ou quoi ?

– Idiot… Si je te perds des yeux là-dedans, je ne te retrouverai jamais !

Il me grondait mais c’est lui qui pleurait.

Par rapport à ta taille, ici c’est comme la mer d’arbres !

Ah oui, la mer d’arbres, c’est le nom de la forêt au pied du mont Fuji, il m’avait expliqué. Dans la mer d’arbres, les boussoles ne marchent plus et on se perd. Chaque année, des gens y meurent.

Mais t’inquiète, je ne t’ai pas perdu des yeux, moi.

Ne m’abandonne pas, reste avec moi, je t’en supplie…

Ah, quand même. Tu dis ce que tu penses pour de vrai, finalement. Remarque, je le sais depuis longtemps, ce que tu as dans le cœur. Tu cherches à tout prix une nouvelle maison pour moi en disant que tu ne peux plus me garder, mais en fait t’es bien content, chaque fois, de revenir avec moi. »

Une réponse à « Douceur de la littérature japonaise. »

  1. Il me tente depuis un moment, aimant beaucoup les belles relations humain/chat.

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