Nouveau bijou de l’imaginaire signé Pascale Quiviger.

Le royaume de Selim se meurt à petit feu, rattrapé par le désert et le manque d’eau. Pendant que le palais du sultan et le temple des prêtresses de l’Infinie se disputent le pouvoir, le peuple survit tant bien que mal. À l’Oasis de Toutiè, Malek, dont le nom signifie roi, se retrouve orphelin du jour au lendemain à l’âge de onze ans : ses parents ont disparu. Sa vie est en vérité liée au destin de Selim : la prophétie semble sur le point de se réaliser.

« Ainsi résonneront les Quatre Tambours de l’Apocalypse.

Tout prendra la couleur de l’or que vous adorez.

L’adversaire mourra de sa propre main.

Elle reviendra, celle qui revient.

Les innocents sortiront de leur tombe.

Alors, la neige tombera de la lune,

La pluie montera au ciel,

La famine grouillera sous vos pieds,

La terre se changera en rivière et la rivière en feu.

Lorsque le soleil ne se lèvera plus,

Ce que vous consommez vous consumera. »

Après l’inoubliable saga du Royaume de Pierre d’Angle, Pascale Quiviger signe un nouveau bijou de l’imaginaire avec La dernière saison de Selim. Pour les fans de la saga, le clin d’œil est génial, car à la rescousse du royaume de Selim sont appelés Mercenaire et Esmée, deux personnages emblématiques.

Le roman se lit avec délice grâce au rythme et au trait d’humour propre à l’autrice. Pascale Quiviger a toujours le mot juste, elle joue à merveille avec la langue. Ses dialogues me font si souvent sourire. Ses personnages sont tous hauts en couleurs.

« Malek, dans la vie, trois choses seulement n’ont pas de frontière. Lesquelles ? La mort, d’abord. La musique, ensuite. Et puis l’amitié. Par amitié, tu sais, on peut soulever des montagnes. »

L’enquête est menée, l’aventure est au rendez-vous, et les questionnements sous-jacents sont passionnants : pouvoir politique, aveuglement religieux, prééminence de la nature.

« On a beau penser que le désert n’arrive qu’aux autres, il patiente toujours à fleur de soi. »

Enfin pour moi, retrouver l’ambiance du désert, sillonner les dunes au côté des nomades, c’est toujours quelque chose d’émouvant. Un voyage métaphysique nécessaire de temps en temps : les livres aussi, peuvent nous transporter.

« Le désert envoûte les âmes sincères parce qu’il déplie devant elles leur paysage intérieur, mais il ne faut pas trop s’émouvoir. Après tout, notre paysage intérieur ne nous quitte jamais. »

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