Alice, trentenaire, vient de perdre son cher papa, Simon. Avant de s’endormir pour toujours, il chuchote à son oreille « Aïcha, habibì ». Mais Aïcha n’est pas le prénom de son épouse ni la mère de leurs trois enfants. En rangeant le bureau de son père, Alice tombe sur une photo sur laquelle il est entouré d’une femme et d’un homme inconnus. Au verso, elle lit « Aïcha, Simon, Souleymane. Oran 1961 ». Elle décide de se rendre sur la terre que son père a quittée après l’indépendance de l’Algérie.
Le roman alterne les époques ; une fois, nous sommes en 2012, à l’heure contemporaine d’Alice. La fois d’après, nous sommes en 1961, à l’époque de Simon. Le voyage devient physique et temporel. En remontant la trace de son père, c’est elle-même qu’Alice retrouve.
Un joli premier roman sur la famille et la quête d’identité, tout en douceur, en simplicité et en émotions. C’est ma chère maman qui l’a repéré, instinctivement attirée par la couverture et le titre.
« Oran, Algérie, décembre 2012
Alice fut accueillie à Oran par un léger vent d’est et par l’odeur enivrante de l’iode. Dès qu’elle le put, elle appela sa mère pour la rassurer comme elle le lui avait promis. Elle arriva à l’aéroport Ahmed-ben-Bella à 18 heures. Elle avait lu qu’il avait été construit sur le site de l’ancienne base aérienne de l’armée de l’air française, 141 Oran-La Sénia, où son père avait passé les derniers mois de sa mobilisation avant son départ pour la France. Elle prit ça comme un signe.
Elle avait réservé une chambre au Royal Hôtel qui, d’après les sites spécialisés, était « central et de bon standing ». Elle sut tout de suite qu’elle allait se plaire ici. Elle ressentit le charme espagnol de cette ville fondée par les Andalous en 902.
En attendant la navette de l’hôtel devant l’entrée de l’aéroport, elle s’était vue transportée à Grenade, où elle avait passé un an pour une mission professionnelle, décision qui avait été la cause de sa rupture avec Elias. Elle éprouva une vive nostalgie pour cette époque révolue où elle avait pu être qui elle voulait dans l’anonymat d’une ville étrangère.
Abandonnée à ses pensées dans la navette la menant à l’hôtel, Alice n’avait pas remarqué qu’elle était arrivée à destination. Elle ne s’attendait pas à ce qu’elle trouva en arrivant. »

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