Les Hunger Games ont été créés pour rappeler aux districts ce que leur coûterait une rébellion contre le Capitol. Pour que personne n’oublie qui a gagné la guerre. Mais la population de Panem ne s’intéresse pas à cette boucherie durant laquelle vingt-quatre adolescents s’entretuent dans une arène. Cette année, à l’occasion de la dixième édition des jeux, les étudiants de l’université se voient attribués un tribut à guider. L’objectif du mentorat ? Faire évoluer les Hunger Games ; leur donner du sens pour les pérenniser.
« People had short memories. They needed to navigate the rubble, peel off the grubby ration coupons, and witness the Hunger Games to keep the war fresh in their minds. Forgetting could lead to complacency, and then they’d all be back at square one. »
Coriolanus Snow fait partie de ces vingt-quatre étudiants. Jeune homme ambitieux, charismatique et rusé, il veut profiter de cette opportunité pour rendre à sa famille la gloire et le statut qu’elle mérite. La guerre lui a volé sa mère et son père. Les privations et les bombardements qu’il a subis durant l’enfance ont forgé son caractère et sa détermination. Quand il se voit attribuer Lucy Gray du district 12, le district le plus misérable de Panem, il déchante. Puis il se reprend. « Snow lands on top ». Il est déterminé à l’emporter, et sa victoire ne sera que plus belle avec les difficultés.
C’est un véritable coup de cœur pour moi. J’ai adoré être plongée à cette époque charnière pour les Hunger Games. De nombreuses règles y sont ajoutées. On comprend les raisons et les rouages derrière chacune d’entre elles. La finesse psychologique des personnages de Suzanne Collins fait mouche, une fois encore. Les interactions façonnent les humains, et j’ai trouvé fascinant d’observer Snow se questionner pour progressivement se révéler. À une autre époque, dans une autre société, Coriolanus Snow aurait peut-être été quelqu’un de bien. Et nous, que serions-nous devenus dans le monde dystopique de Suzanne Collins ?
“Who are human beings? Because who we are determines the type of governing we need.”, Dr. Gaul, Head Gamemaker.
L’action s’enchaîne, on tourne les pages facilement grâce à ce rythme haletant, parfois étouffant, qui est la spécialité de l’autrice. Avec Coriolanus, on suspecte tout le monde. C’est terrible, et cela nous renvoie à la question primordiale de la confiance. Quelle humanité peut-on bâtir sans la confiance ?
La métaphore des serpents et des oiseaux m’a conquise. Le serpent manipulateur et vicieux, tapi dans l’ombre, qui attend le moment propice pour mordre et l’emporter sur sa proie. Face à l’oiseau, celui pour qui la liberté n’a pas de prix, liberté qu’il chante haut et fort. Qui est qui ? N’y-a-t-il pas un peu des deux en chacun ?
« So, as my mentos, what do you get out of this? You’re at school, right? So you get what? A better grade the more I shine? »
« Maybe. » He felt embarrassed. Here, in the relative privacy of the corner, he realized for the first time that she would be dead in a few days. Well, of course, he’d always known that. But he had thought about her more as his contender. His filly in a race, his dog in a fight. The more he had treated her as something special, the more she’d become human. As Sejanus had told the little girl, Lucy Gray was not really an animal, even if she was not Capitol. And he was here doing what? Showboating, like Dean Highbottom had said?
« I don’t even know what I get, really » he told her. « They’ve never had mentors before. You don’t have to. Sing, I mean. »
« I know, » she said. »
Le film, réalisé par Francis Lawrence, sortira à l’automne prochain, et la bande-annonce me donne terriblement envie, pas vous ?

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