Délicatesse et force du muguet.

Anzu a trente-cinq ans. Elle est potière et, depuis son divorce, elle vit seule avec son fils Torû. Alors qu’elle vient de réaliser l’une de ses plus belles œuvres, elle décide de la nommer Suzuran, comme le muguet, cette plante vigoureuse et délicate à la fois, capable d’empoisonner quiconque la consomme en grande quantité. L’arrivée du fiancé de sa sœur dans sa vie bouscule son quotidien et ses évidences.

C’est un petit roman sur la famille, l’amour, la sororité, la vie. Anzu est très attachante, et la présence du muguet tout au long du récit rajoute davantage de délicatesse à un roman déjà très doux. Une jolie lecture, mais aussi une belle découverte pour moi, qui me réjouis à l’idée de découvrir les nombreux cycles romanesques écrits par Aki Shimazaki.

« Les bases des tiges sont rassemblées dans une capsule en plastique contenant de l’eau. Je pense à mon vase auquel j’ai donné le nom de cette plante. Ma sœur ajoute, souriante :

– C’est la fleur de mon anniversaire.

– Ah bon ? Il l’a bien choisie alors.

Yûji nous interrompt, l’air un peu tracassé :

– On adore le suzuran. Mais il ne faut pas oublier qu’il est toxique et peut même être mortel si l’on mange son périanthe, c’est-à-dire le calice et la corolle.

Kyôko et moi nous exclamons :

– Toxique et même mortel ? !

– Oui, sa toxicité est quinze fois plus forte que celle du cyanure de potassium. Même l’eau du vase, même la plante fanée et desséchée sont toxiques.

Nous nous écrions :

– Oh là là !

J’apporte le bouquet à la cuisine et le mets dans un bocal en verre, que je pose sur le rebord de la fenêtre, hors de portée. »

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