Dans ce deuxième tome, on retrouve Syffe adulte, esclave des mines d’Iphos. La peste frappe, et Syffe en réchappe, unique survivant de l’horreur. Seul, il défie la montagne et ses glaciers. Son périple le mène à la rencontre de différents peuples, et tout au long du roman, il réussit à avancer grâce à une étincelle : Brindille. Il lui faut retrouver celle avec qui il a grandi à l’orphelinat, et ce moteur le conduit sur des pistes surprenantes, où la magie et son passé s’entremêlent.
« Il m’arrivait de rire du rire des autres, de trouver du plaisir au frôlement d’un corps, à la chaleur d’un sourire, même quand il ne m’était pas destiné. L’âme humaine est comme sa chair à bien des égards, il me semble que, dans les bonnes circonstances, on peut se remettre de tout. J’ignore s’il en va pareillement pour la mémoire des peuples, car celle des Arces était encore plus profondément contusionnée que la mienne. Le moindre de leurs enfants portait le poids d’une tragédie qu’il n’avait pourtant pas vécu lui-même. »
C’est magnifiquement écrit, comme le tome 1. Les passages sur la nature sont bluffants, on se sent avec le personnage en train de défier le froid, de souffrir d’engelures, de sentir l’humus des forêts… La nature est tantôt accueillante, tantôt inquiétante, jamais anodine, et c’est l’un des éléments que j’affectionne dans la plume de Patrick K. Dewdney. J’aime aussi la tension dramatique qu’il réussit à créer dans ses scènes, et surtout, j’aime voir Syffe évoluer au fil des pages, le voir se lier aux autres et se chercher.
« Je crois, avec le recul, que tous les hommes chantent l’espoir pour ne pas l’oublier. Même quand il a abandonné la chair depuis longtemps, on ne désespère jamais de conjurer son écho. »

Chronique du premier tome (mai 2022) :
Dans ce premier tome merveilleusement écrit, nous suivons le petit Syffe, un orphelin de 7-8 ans qui vit à Corne-Brune et à qui il arrive une succession d’aventures et de mésaventures qui nous tiennent en haleine dès les premières pages. On sent souvent la catastrophe poindre et on a envie de dire à ce garçon un peu trop téméraire que le danger n’est pas loin. Ce qui, évidemment, nous rend Syffe d’autant plus attachant.
Au fil des pages, Syffe grandit. Sa personnalité s’affirme, ses compétences se développent. En parallèle, les intrigues politiques se dévoilent progressivement.
Patrick K. Dewdney a une manière de décrire les paysages, la nature et les lieux qui m’a particulièrement touchée ; ses mots sont justes et souvent poétiques. Les personnages croisés par Syffe sont inoubliables, et personnellement, j’ai adoré Driche l’amie intrépide et Uldrick le guerrier mal-léché.

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