Quatre apprenties écrivaines sont lauréates d’un concours organisé par une prestigieuse maison d’édition parisienne et parrainé par un auteur à succès. Direction les Marquises, où elles ont pour mission d’écrire le futur best-seller de l’année. Mais l’île paradisiaque devient leur pire cauchemar quand le scénario de leur vie se transforme en roman d’Agatha Christie grandeur nature.
L’auteur à succès disparaît. L’une des participantes est assassinée. Qui tue ? La rançon du succès se paie-t-elle avec du sang véritable ?
Ce roman tient en haleine, et l’agencement de l’intrigue est brillant grâce à l’alternance des points de vue. J’ai particulièrement apprécié l’ambiance marquisienne, entre Brel et Gauguin, mais surtout, le récit m’a plongée au cœur d’une culture méconnue, et ce fut un délice de découvrir les tikis.
Mon bémol, ce sont les personnages féminins. Trop clichés, elles manquaient de profondeur, je ne m’y suis pas attachée. J’ai malgré tout difficilement stoppé ma lecture, car le suspens est omniprésent, et j’ai été immergée sur les plages de sable noir sous ce soleil redouté, loin, très loin de la grisaille de février.
« J’arrache la page. Je la roule en boule au fond de ma poche.
Je veux y croire, pourtant !
À mon mana.
À mon roman.
Ça ne peut pas être une illusion, cette force qui me pousse à aligner les mots, cette obsession des phrases, cette lumière qui m’attire depuis que je suis en âge de lire.
Ma vie, c’est écrire.
Un roman. MON roman.
Je veux bien donner ma vie en échange, je veux bien la sacrifier, me scarifier, pourvu que je puisse en tirer des émotions, des blessures, des brûlures, qui nourriront des pages que d’autres liront.
Pierre-Yves peut comprendre ça. Il a retenu ma lettre de motivation, Clémence Novelle !, parmi celles de près de trente-deux mille lectrices.
Pierre-Yves comprendra ça. Cette flamme-là.
Mais avant, je dois lui rendre une copie parfaite.
Allez Clem, secoue-toi cocotte !
Tout en touchant machinalement les graines rouges de mon collier censé porter bonheur, je regarde avec effroi ma page blanche.
Commencer par une disparition. Inventer la suite…
Je baisse mon stylo, je m’apprête à écrire un premier mot comme on trempe un doigt de pied dans une eau glacée… quand une centaine de mètres plus bas, des cris me font lever la tête. Maudite ! Au moment pile où j’allais m’y mettre ! »

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