Gatsby le magnifique, un destin qui s’est gravé en moi.

J’écris cette chronique à chaud, alors que ce roman m’a brisé le cœur. Dans ce livre, le narrateur, Nick Carraway, vient de s’installer dans l’Est des Etats-Unis, à côté de New York. Il nous raconte l’histoire de son voisin, un jeune homme raffiné, mystérieux, mélancolique et romantique : Jay Gatsby.

« Si la personnalité est une suite continue de gestes réussis, alors il y avait quelque chose de prodigieux chez lui, une sensibilité aiguë aux promesses de l’existence, comme s’il était relié à l’une de ces machines compliquées qui enregistrent les séismes à plus de quinze mille kilomètres de distance. Cette réceptivité n’avait rien à voir avec la molle émotivité que l’on désigne pompeusement sous les termes de « tempérament d’artiste » – c’était un don extraordinaire pour l’espoir, une disposition romantique telle que je n’en ai jamais rencontré chez personne et qu’il est peu probable que je rencontre à nouveau. »

En nous décrivant les fêtes somptueuses qui se terminent en orgies luxueuses sur fond de foxtrot, F. Scott Fitzgerald dépeint une société riche à outrance dont la débauche m’a souvent répugnée. Il faut avoir le cœur accroché, car on lit et subit racisme, antisémitisme, mépris de classe, sexisme et violence. Mais Gatsby semble au-dessus de tout cela. Que cherche-t-il, depuis son manoir où les lustres jamais ne s’éteignent, où les jardins sont parfaitement entretenus, et où le champagne coule à flot ? Quel est son passé et quels secrets cache-t-il ? Surtout, qui est-il vraiment ? Je l’ai découvert à mes dépens.

« Les lumières s’avivent à mesure que la Terre vacille et se détourne du soleil, et l’orchestre joue maintenant une musique jaune-cocktail tandis que l’opéra de voix mêlées s’élève d’une octave. Le rire se libère davantage à chaque minute, il se répand généreusement, se déverse sur un mot d’esprit. Les groupes évoluent plus lestement, se gonflent de nouveaux venus, se dissolvent et se forment dans un même souffle ; certains déjà papillonnent, des filles téméraires qui zigzaguent au milieu des plus statiques et des plus sages, occupent, pour un temps plein de vie et de gaieté, le centre d’un groupe puis, grisées par leur triomphe, replongent dans l’onde mouvante de visages, de voix, de couleurs, sous la lumière toujours changeante. »

Les riches non plus ne sont pas épargnés par les affres de l’amour. Et encore moins par les bassesses humaines. Au contraire. À la fin du roman, je me retrouve comme Nick, à penser que Gatsby vaut mieux que tous ces autres personnages, lâches, perfides et hypocrites, croisés au gré des pages. Je ressens aussi un énorme sentiment de gâchis.


Dans cette édition de Hauteville, les illustrations absolument splendides réalisées par Adam Simpson ajoutent davantage de profondeur au texte.


Je me suis empressée d’emprunter l’adaptation cinématographique réalisée par Baz Luhrman en 2013. Les larmes ont à nouveau coulé, je l’avoue. Personne n’aurait pu mieux prêter ses traits à Gatsby que ce cher Leonardo DiCaprio. Carey Mulligan en Daisy Buchanan m’a convaincue de son talent, et la bande-son apporte énormément, tout comme les contrastes et les couleurs de chaque scène.

Gatsby le magnifique, un destin qui s’est gravé en moi.

Une réponse à « Gatsby le magnifique, un destin qui s’est gravé en moi. »

  1. Avatar de Les papiers de Mrs Turner
    Les papiers de Mrs Turner

    Ta chronique est touchante. J’ai justement la même édition que toi dans ma PAL. Tu m’insiste à la sortir !

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