Mes lectures en 2023 commencent merveilleusement bien avec ce petit livre que m’a offert ma sœur pour Noël. Le Funiculi Funicula est un café très particulier à Tokyo : une légende urbaine raconte qu’il est possible d’y voyager dans le temps. Pourtant, ce mystérieux café situé en sous-sol n’est jamais rempli. Ne devrait-il pas y avoir foule, s’il était effectivement possible de voyager dans le temps ?
Voyez-vous, la légende urbaine dit vrai. Mais un tel voyage implique des règles, et ces règles sont extrêmement contraignantes. Si vous ouvrez la porte de ce café, vous déclencherez le Ding dong caractéristique d’une entrée. Descendez ensuite les marches, vous ne le regretterez pas. Vous croiserez Fumiko, Nagare, Kazu, Kei, M. Fusagi, Mlle Hiraï et Mme Kôtake. Vous partagerez avec eux des moments de vie précieux, vous échangerez un peu sur vos soucis et aspirations mutuels. Mais surtout, vous ne verrez plus le temps de la même manière, et cette expérience vous rappellera de profiter de l’éphémère.
Si par hasard, vous décidez de voyager dans le temps vous aussi, n’oubliez surtout pas de revenir dans le présent avant que le café ne soit froid. C’est la règle, et vous risqueriez de vous transformer en fantôme en ne la respectant pas…
Je referme les pages d’un ouvrage inoubliable, chargé de douceur, un brin fantastique, et plein de sagesse. Toshikazu Kawaguchi avait d’abord écrit cette histoire sous forme de pièce de théâtre avant de l’adapter en roman. J’adorerais la voir sur les planches.
En guise d’extrait, je vous laisse avec un dialogue que j’ai adoré. Simplicité et pudeur, au service de l’amour (à l’image du livre).
« – Je ne suis pas venue ici pour te dire ça.
– Pardon ?
Ne t’en va pas !
– Pourquoi tu ne m’as pas parlé de ton départ plus tôt ?
Je ne veux pas que tu t’en ailles.
– Eh bien…
– Je sais à quel point tu tiens à ton travail… Je ne veux pas t’interdire d’aller aux États-Unis… Je ne m’y opposerai pas…
Je pensais qu’on resterait toujours ensemble.
– Mais au moins, tu aurais pu…
Mais j’étais donc la seule à y croire ?
– Tu aurais pu m’en parler… Tu t’en vas comme ça, sans même me consulter…
Alors que moi, je t’aimais.
– Je trouve ça un peu…
Je t’aimais pour de vrai.
– Triste…
– …
– Ce que je tenais à te dire, c’est…
– …
À quoi bon, maintenant ?
– C’est juste ça. »

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